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FOCUS : Charles Carrère et La Réunion

En 1987 l’île de La Réunion c’était le bout du monde ….

©commons.wikimedia.org
auteur M.Bitton
Insertion des indications@JanieC

En 1987, le Père Émile Baptiste est prêtre à La Réunion et officie en l’église de saint André dans la commune du même nom.

Charles Carrère va recevoir un appel du Père Émile qu’il connaît bien puisque comme lui, il est originaire du Pays Basque nord. Il demande au Maître Verrier dont il apprécie l’oeuvre de lui faire parvenir en guise de curriculum vitae quelques maquettes de vitraux qu’il a réalisés au Pays Basque. Ils vont ainsi échanger pas mal de courriers… L’association paroissiale entrera aussi en contact pour définir les choix des thèmes envisagés pour les vitraux.

Courriers : Père Émile + Asso Paroissiale et réponse de Charles Carrère
Photos©AssociationCharlesCarrère

Les vieux amis sont heureux de se revoir, Charles Carrère a fait le voyage car la prise de mesures et la visite de l’église est indispensable pour prendre connaissance du lieu et de la lumière. De plus, les rencontres et discussions en direct accélèrent la prise de décision.

Le Père Émile et Charles Carrère
Photo©AssociationCharlesCarrère

Une fois les thèmes définis, les mesures sont prises et les calculs de surface se précisent.

Les notes du Maître Verrier en attestent : il y aura au final 70,12 m2 de vitraux : 14 vitraux et 3 rosaces.
Charles Carrère livrera le travail complet en 3 ans.

Notes personnelles du Maître Verrier
Photo©AssociationCharlesCarrère

Les échanges de courriers seront nombreux avec moult croquis et explications. Le travail se fera sur plusieurs années et en deux envois.

Photo©AssociationCharlesCarrère

À peine rentré de son long voyage Charles Carrère se met au travail dans son atelier

Pour La Réunion il réalise des vitraux en dalles de verre

Après avoir dessiné et fait valider les croquis, le Maître Verrier va réaliser une maquette précise à l’échelle 1/1 pour chaque chaque vitrail. Il s’agit d’un dessin à l’échelle sur lequel il va tracer les emplacements de l’armature qui, dans ce cas-ci, ne comportera pas de plomb mais sera en ciment.

Charles Carrère dessine une maquette
Photo©AssociationCharlesCarrère

Ensuite il réalise l’équivalent du « patron de couturière » c’est à dire que chaque pièce est reproduite sur un carton dur. Charles Carrère taille ensuite chaque pièce selon les calibres : il pose sa dalle de verre sur le tranchet que l’on aperçoit planté dans le billot de bois et à l’aide de la marteline il frappe la dalle de verre jusqu’à obtenir la forme désirée. Il parlait d’écouter la note du verre pour saisir le bon moment et la bonne impulsion de frappe.

Charles Carrère taille une dalle de verre
Photo©AssociationCharlesCarrère

Lorsque la taille de toutes les pièces est terminée, il place alors les dalles sur la table de coulage. Il réalise un coffrage aux dimensions de chaque panneau et coule le mortier en insistant avec la truelle pour les gros joints puis il termine au mortier plus liquide.

Charles Carrère prépare son mortier
Photo©AssociationCharlesCarrère

Le vitrail sera ensuite nettoyé pour le débarrasser du ciment superflu. En attendant le séchage complet, le Maître Verrier entame un nouveau croquis pour l’oeuvre suivante.

Six vitraux en dalles de verre vont partir d’Anglet pour l’île de La Réunion

Charles Carrère s’organise afin de bien protéger ses vitraux pour le voyage

Heureusement Bayonne n’est pas loin et le port de Bayonne abrite des sociétés spécialisées pour le transport maritime. Dès lors le Maître Verrier commande 6 solides caisses maritimes

La commande de l’époque !
Photo©AssociationCharlesCarrère

La mise en caisse de chaque vitrail en dalles de verre est une opération délicate. Un vitrail en dalles de verre ce n’est pas léger ! Heureusement Charles Carrère est assisté pour la mise en caisse et la photo permet de bien voir à quoi ressemble un vitrail en dalles de verre avant sa pose.

Photo©AssociationCharlesCarrère

Une fois le vitrail installé dans son « écrin », il est protégé des chocs par une matière qui ressemble à de la paille, ensuite la caisse est solidement fermée parfois même sanglée.

Protection du vitrail en dalles de verre dans la caisse maritime
Photo©AssociationCharlesCarrère

Les premiers vitraux sont prêts pour le grand voyage ! Un transporteur bayonnais va acheminer les premières caisses depuis Anglet jusqu’au port de Rouen.

Chargement des caisses maritimes par le transporteur
Photo©AssociationCharlesCarrère
Bordereau de transport des caisses jusque Rouen
Photo©AssociationCharlesCarrère

Le transporteur maritime de Rouen embarque les caisses pour Le Havre. Le porte-conteneur partira du Havre pour l’île de La Réunion dans l’Océan Indien.

Carte situant Rouen et Le Havre en France par JanieC

L’avis d’embarquement marque l’étape de départ du long voyage des caisses contenant les vitraux de Charles Carrère jusqu’à Saint-André de La Réunion.

Avis d’embarquement ! Les caisses sont en partance…
Photo©AssociationCharlesCarrère

Comme indiqué sur le bordereau de l’avis d’embarquement, la date prévue de départ est le 05/05/1989 et la date prévue pour l’arrivée est le 26/05/1989. Les caisses sont déposées dans un conteneur. C’est le porte-conteneur le Rosa M qui embarque le précieux colis. Les vitraux de Charles Carrère naviguent enfin vers La Réunion !

Globe©commons.wikimedia.org
auteur M.Bitton
Insertion du trajet du bateau par JanieC

Et enfin, comme prévu après 21 jours de voyage, le Rosa M arrive au port de La Pointe des Galets. Il est situé sur la commune du Port. Charles Carrère est présent pour immortaliser l’événement.

Photo©AssociationCharlesCarrère
Photo©AssociationCharlesCarrère

L’église Saint-André sur la commune de Saint-André

Charles Carrère a réalisé sur place le nom de l’église en mosaïque

Ensuite tout le monde vient aider pour installer le nom sur la façade. Le matériau est lourd et c’est une opération délicate.

Il faut d’abord arriver à soulever la mosaïque !
Photo©AssociationCharlesCarrère
Force, volonté et compétence aident à la réussite !
Photo©AssociationCharlesCarrère

Aujourd’hui la mosaïque est toujours en place sur la façade de l’église. La mosaïque a été exécutée en émail de Venise. Chaque tesselle est taillée à la marteline et intégrée au triangle cimenté.

Photo©SamrinaM1FLERéunion
CC BY-SA 4.0 commons.wikimedia.org

Découverte des 6 vitraux en dalles de verre

L’église se pare des couleurs des vitraux

Vitrail de Saint-André : la croix de Saint-André : on l’appelle ainsi parce que Saint-André a été crucifié sur une croix en forme de X. Le vitrail nous raconte plusieurs histoires.

Le croquis du Vitrail de Saint André
Photo©AssociationCharlesCarrère

Il nous montre le ciel avec les astres, le soleil et les étoiles mais aussi la mer qui semble déchaînée. Cette mer c’est la mer de Tibériade appelée parfois Lac de Génésareth ou Lac de Galilée et aussi tout simplement la mer. Charles Carrère a représenté les deux scènes fortes qui s’y sont déroulées : la tempête apaisée et la pêche miraculeuse.

Le Maître Verrier a représenté la barque de Pierre symbole de l’église naviguant sur les eaux agitées du monde.

Le filet de pêche rappelle le royaume des cieux et les poissons de toutes espèces pêchés dans le filet sont les fidèles qui rejoignent l’église.

Charles Carrère a inséré discrètement un symbole en guise de clin d’oeil au Père Émile et aux basques qui passeraient dans l’église. C’est en bas à droite c’est la croix basque symbole identitaire qui se traduit lauburu. (Voir petite photo suivante)


Photo©JulietteLassalle

Voici en bas à droite le détail qui permet de voir la croix basque rouge sur fond jaune orangé.

(Elle est coupée dans la grande photo ci-dessus)

Vitrail La Création : Le vitrail nous rappelle le récit de la Genèse.

Croquis du Maître Verrier
photo©AssociationCharlesCarrère

Tout en haut à gauche la nuit avec la lune et à droite le jour avec le soleil. La lumière sort du chaos : Genèse (Gn1) Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le premier jour. »

Le grand soleil central positionné dans une sorte de mandorle est aussi divisé en une partie sombre et une partie claire rappelant le matin et le soir, la lumière et les ténèbres.

On aperçoit les eaux poissonneuses, l’oiseau dans les airs, l’arbre central avec ses branches et ses feuilles représente le monde végétal de la création.

En bas à gauche Charles Carrère a représenté un animal sauvage faisant face à un animal domestique. Des fruits et des herbes complètent la symbolique du monde végétal.

Et tout en bas on aperçoit 2 mains : ce sont celles de Dieu qui pétrit l’homme avec le limon de la terre et le crée à son image.

Merci à Frédéric BAMBA pour l’envoi

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail de la Nativité : C’est le mystère joyeux de la venue de l’Enfant Sauveur : Jésus Christ.

Comme à chaque fois, le Maître verrier a réalisé un croquis puis une maquette couleur du futur vitrail

Pour ce vitrail de la Nativité Charles Carrère a choisi de l’illustrer en deux étapes.

Première étape

C’est le mystère joyeux c’est-à-dire l’Annonciation. On aperçoit d’ailleurs en haut à gauche, l’Ange qui annonce à la Vierge que le saint esprit viendra la couvrir de son ombre et qu’elle accouchera d’un fils.

Le fils est dans ce lis qui symbolise la dernière fleur de la dernière tige de l’arbre de Jessé. L’arbre de Jessé c’est la schématisation de la généalogie de Jésus c’est-à-dire son arbre généalogique à partir de Jessé père du roi David.

Deuxième étape

C’est le mystère glorieux. La Vierge se trouve avec l’enfant Jésus. Elle est assise sur l’arbre de Jessé dont on aperçoit la verdure. La Vierge Marie se trouve dans le jardin fermé du cantique des cantiques. La couleur rouge du fond rappelle que le Christ est né pour se sacrifier et offrir son sang pour sauver l’humanité du péché.

Vitrail la Vierge Marie : Charles Carrère choisit de la représenter en gloire dans une mandorle.

On remarquera que le vitrail a été un peu modifié par rapport au croquis : le bateau a été supprimé au profit de la lettre M couronnée et dans le vase à droite figure un lis. Quant aux mains ouvertes elles ont été supprimées. La couleur bleu domine, c’est la couleur de la vierge Marie.


La Vierge Marie porte un médaillon sur la poitrine. On y reconnaît l’enfant Jésus représenté comme dans les médaillons grecs anciens de l’église orientale orthodoxe.

De part et d’autre de la Vierge nous avons la lune à droite et l’étoile à gauche, c’est l’étoile du matin que l’on retrouve dans l’Apocalypse 22:16 : le Christ se définit lui-même  » Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. » Et le Maître Verrier laisse aussi avec cette étoile du matin « Stella Matutina » l’idée du symbole de la Vierge Marie.

En bas à droite on aperçoit un vase vert avec une fleur. C’est le vase d’élection autre symbole de la Vierge qui a donné naissance à Jésus. Dans le vase, une fleur blanche c’est le lis des vallées tel qu’il est défini dans le Cantique des Cantiques « Je suis la rose du Sarone, le Lis des vallées… » Ct 2,1.

À gauche, face au vase et dans un cercle, la lettre M couronnée. C’est le rappel des Litanies de la Vierge : « …Reine des anges, patriarches et prophètes… »

Enfin en bas au centre du vitrail on aperçoit le tronc de l’arbre de Jessé dont le feuillage surgit au dessus de la mandorle. L’arbre de Jessé c’est le symbole de la généalogie de Jésus.

Merci à Frédéric BAMBA pour l’envoi

Photo©FrédéricBAMBA


Installation du vitrail la Vierge Marie
Photo©AssociationCharlesCarrère

Vitrail la croix arbre de Vie : Pour ce vitrail Charles Carrère s’est inspiré de chants liturgiques.

Croquis croix de vie
Photo©AssociationCharlesCarrère

L’inspiration est tirée des chants du vendredi saint :

« Ô croix dressée sur le monde, Ô croix de Jésus-Christ, Fleuve dont l’eau féconde, du coeur ouvert a jailli, par Toi la vie surabonde, Ô croix de Jésus-Christ »

Le Maître Verrier a représenté un arbre sur le globe terrestre dont sort la croix en bois équarri, le bois de la croix du vendredi saint. Le fond est rouge pour une mise en gloire rappelant la passion.

Sur les branches de l’arbre, sept oiseaux représentent les 7 dons du Saint-Esprit : La Sagesse – L’Intelligence – Le Conseil – La Force – La Science – La Piété – La crainte de Dieu (pas dans le sens de la peur mais dans le sens qu’il nous faut rester humbles)

En haut en blanc sur fond jaune (dans la lumière) le Chrisme qui est le sceau du Christ. Le Chrisme c’est le monogramme du Christ formé des deux premières lettres grecques de son nom c’est à dire les X (Khi) et P (rho)

Et enfin tout en bas à gauche la lettre Alpha et à droite la lettre Oméga en référence à Apocalypse 22 – 13 « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. »

Photo©JulietteLassalle

Vitrail Nuit Pascale : La Nuit Pascale est aussi appelée Vigile Pascale ou Veillée Pascale.

Croquis Nuit Pascale
Photo©AssociationCharlesCarrère

Charles Carrère a installé au centre du vitrail le lutrin sur lequel est posé « Le Livre » source de vie qui symbolise la Bible. Durant la Nuit Pascale les lectures retracent les grandes étapes de l’Alliance que Dieu fait avec l’humanité.

Juste au dessus de la Bible « Je suis » et à droite les flammes d’un feu en référence au buisson ardent où Dieu dit son nom à Moïse « Je suis celui qui suis » (ou Je suis celui qui est)

Derrière le pied du lutrin on aperçoit de l’eau et sur la droite, une main qui tient un bâton et qui frappe le rocher. Référence : Exode 17.6 « Je vais me tenir devant toi, là, sur le rocher – en Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira. Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d’Israël ».

Il y a une croix sur le rocher car Charles Carrère montre que le rocher préfigure le Christ.

Tout en haut du vitrail dans une gloire de lumière, l’oiseau symbole de l’Esprit Saint.

Enfin, tout en bas un cerf s’abreuve tel que cité dans le psaume 42 : « Comme un cerf soupire après des cours d’eau, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! ». Le cerf s’abreuvant peut être compris, dit le Maître Verrier, comme la motivation du fidèle qui souhaite être baptisé.

Photo©FrédéricBAMBA

Rosace fleurie

Pour cette Rosace décorative, Charles Carrère a choisi de l’illustrer avec une explosion de fleurs, de fruits et de couleurs tels qu’on les trouve sur l’île de La Réunion

Photo©AssociationCharlesCarrere

Vitrail l’Eucharistie : l’Eucharistie précède la communion.

Croquis Eucharistie
©AssociationCharlesCarrère

Pour illustrer l’eucharistie, Charles Carrère a figuré la table dressée et en bas à droite la coupe débordante du psaume 23 :  » Devant moi tu apprêtes une table face à mes adversaires ; d’une onction tu me parfumes la tête, ma coupe déborde  » (v. 5). Le Maître Verrier traduit ainsi l’hospitalité que pratique le Seigneur à l’égard des humains.

Sur la table on aperçoit le poisson qui est rouge car à La Réunion le poisson « Le Rouge » est très apprécié. Ensuite la corbeille de pain symbolisant le miracle de la multiplication des pains traduisant la nourriture du corps.

Quant au blé, la grappe de raisin et la coupe ils représentent le sacrement de l’Eucharistie.

En haut, l’Hostie en gloire et le IHS qui représente le monogramme du Christ.

Photo©FrédéricBAMBA



Vitrail la Vigne : lors de l’Eucharistie, le prêtre bénit le vin qui représente le sang versé par le Christ

Croquis Vigne
©AssociationCharlesCarrère

Charles Carrère a développé le thème de la vigne. Ce thème est traité par Jean 15.5 « Je suis la vigne et vous êtes les sarments…. » Mais dans ce vitrail le Maître Verrier a voulu précisément rappeler la parabole dans Mathieu 20.1-16 où des ouvriers de la vigne reçoivent le même salaire pour des temps de travail différents.

Charles Carrère a donc illustré la vigne avec ses feuilles et ses grappes de raisin. Avec l’inscription « Allez à ma vigne » toujours en référence à Mathieu. Au milieu comme baignées dans la lumière les lettres IHS Christogramme ou abréviation du nom de Jésus Christ en grec mais il peut aussi se traduire en latin par Iesus Hominum Salvator : Jésus sauveur des hommes. Et c’est pourquoi autour de son nom sur fond de lumière, il y a la couleur rouge du sang qu’il a versé pour sauver l’humanité. On aperçoit deux mains versant les raisins dans le pressoir et en observant nous découvrons en bas des mains qui reçoivent chacune 1 denier comme expliqué dans la parabole dans Mathieu 20.1.16

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail Le baptême du Christ :

Pour créer ce vitrail Charles Carrère s’est inspiré du baptême de Jésus dans Matthieu 3, 13-17.

 » Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain ». Jésus se fait baptiser par Jean-le-Baptiste.

Dès qu’il fut baptisé « Voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ».

Quant à la main en haut à gauche, le Maître Verrier a illustré la main de Dieu qui désigne Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur (ou en qui j’ai mis tout mon amour – selon les traductions) »

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail Lentrée dans la Jérusalem céleste

Ce vitrail mesure 5 mètres de haut et comme pour les autres, Charles Carrère a créé la maquette en couleur mais aussi le carton d’exécution qui permet de placer chaque morceau de dalle de verre là où il doit être.
Dans la maquette couleur, le Christ n’a pas de robe rouge mais un linge blanc noué autour de la taille.

L’installation de ce grand vitrail c’est le résultat d’un super travail d’équipe. La photo ci-dessous en témoigne.

La scène décrite dans ce vitrail commence en bas. Le Christ porte sa croix. Face au Christ, le feuillage symbolise les oliviers et une main tient une lanterne : Jean 18 1-12 :  » ….et des gardes détachés par les grands prêtres…viennent là avec des lanternes… »

Charles Carrère illustre la Jérusalem Céleste avec une sorte de tour aux portes étroites : Matthieu 7:13 « Entrez par la porte étroite » cette porte étroite est la seule qui conduit à la gloire céleste à contrario de la porte largement ouverte et facile d’accès qui ne mène qu’à la perdition.

De chaque côté les colombes symbolisent les âmes que le Christ entraîne avec lui Isaïe 60:8 « Tous les peuples viendront vers toi comme les colombes vont vers colombier »

Tout en haut, la lune et le soleil : Isaïe 60:19  » Tu n’auras plus besoin du soleil comme lumière le jour et de la clarté de la lune la nuit car la lumière de Dieu te suffira »

Et devant le soleil, Charles Carrère a inséré une pierre taillée comme un diamant Apocalypse 21, 11 : « La Jérusalem céleste a en elle la gloire de Dieu. Elle resplendit telle une pierre très précieuse, comme une pierre de jaspe cristallin »

Photo©FrédéricBAMBA

Rosace Jésus-Christ

Pour réaliser cette rosace Charles Carrère s’inspire de Philippiens 2: 9-10 « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre »

Le Maître verrier offre une sorte d’explosion avec la lumière, les astres, l’eau, les végétaux, et l’amour du Christ symbolisé par un coeur. Charles Carrère place le nom Jésus Christ au centre du temps et de l’univers délimité dans la rosace par les 4 points cardinaux : Nord Est Sud Ouest et pour bien marquer le haut et le bas il a placé en haut la lettre Z comme Zénith et en bas la lettre N comme Nadir, le Nadir signifiant le point le plus bas.

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail la passion du Christ

C’est le deuxième vitrail qui mesure 5 mètres de haut. La maquette en couleur est assez différente de la réalisation finale. Le Maître Verrier a choisi dans la version vitrail d’écrire les noms des principaux personnages que l’on retrouve dans l’histoire de la passion.

À travers ce vitrail, Charles Carrère rappelle le récit de la passion. Le Christ est au centre en rouge, couleur du sang versé. Il porte une couronne d’épines et un manteau de pourpre Jean 19 : « … Les soldats tressant une couronne avec des épines la lui posèrent sur la tête et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre »

Derrière Jésus se trouvent ses proches. En haut à gauche, seule au pied de la croix, c’est Marie-Madeleine. Ensuite : Jean 19-25 : « Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère et Marie de Magdala. »

Trois croix sont présentes en haut du calvaire : La croix de Jésus, la croix du bon larron et la croix du mauvais larron.

Tout en haut le soleil obscur, le soleil rouge en écho au sang du Christ : Luc 23-45 : « Le soleil s’obscurcit et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s’écria d’une voix forte : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir dit ces paroles, il expira. »

S’ensuivent les différents acteurs de la passion avec au centre l’illustration de la fleur de la passion. Côté gauche : Judas l’homme qui embrasse le Christ pour désigner aux romains l’homme à arrêter. En dessous l’apôtre Pierre que Charles Carrère a représenté pleurant tout en se cachant le visage pour rappeler qu’il a renié trois fois le Christ. En dessous Barabbas le criminel qui fut relâché à la place du Christ. Tout en bas, Satan en bleu car il est froid.

Côté droit : Centurion, celui qui a percé de sa lance le côté (Jean 19-34). En dessous Pilate le préfet romain qui livrera Jésus à la foule. Ensuite Caïphe, le grand prêtre devant lequel Jésus comparaît. Et enfin Hérode est aussi en bleu car, dit le Maître Verrier, comme Satan il incarne la froideur.

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail la Transfiguration de Jésus

Ce vitrail rappelle Matthieu 17 où Jésus emmène avec lui Pierre Jacques et Jean à l’écart sur une haute montagne. Il va y changer d’apparence corporelle leur révélant ainsi sa nature divine.

Charles Carrère a représenté le Christ entre Moïse et Élie et aux pieds du Christ les trois apôtres Pierre Jacques et Jean effrayés puis rassurés.

Matthieu 17 : « ….Et il fut transfiguré devant eux son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière… et voici que leur apparurent Moïse et Élie qui s’entretenaient avec lui… Les disciples tombèrent sur leurs faces tout effrayés. Mais Jésus s’approchant leur dit relevez-vous n’ayez pas peur et levant les yeux ne virent plus personne que lui, Jésus, seul.

Vitrail Christ en majesté

C’est le troisième vitrail qui mesure 5 mètres de haut et comme pour les autres, Charles Carrère a créé la maquette en couleur mais aussi le carton d’exécution. On remarque quelques changements entre la maquette couleur et le carton : En couleur en haut Taureau et lion et en dessous l’aigle et l’homme et c’est l’inverse dans le carton d’exécution. Dans le dessin en couleur on ne voit pas les pieds du Christ mais on les voit dans le carton d’exécution. Changement aussi pour la tête de mort et le serpent.

Ce vitrail illustre le Christ en majesté dans une mandorle. À la différence du Christ Pantocrator, Christ en gloire dont on ne voit que le buste, le Christ en majesté est représenté en entier. Il tient le livre des écritures et sa main droite est levée avec la paume tournée vers l’avant.

L’index et le majeur sont levés, le pouce est ouvert et les deux derniers doigts sont fermés. Ce geste est un geste de bénédiction qui apparaît très tôt dans l’art chrétien. Il pouvait aussi être défini comme un geste de prise de parole tel qu’effectué par le rhéteur. Et ici, précise le Maître Verrier, les trois doigts montrent la Trinité (Père -Fils et saint Esprit).

Le Christ a vaincu la mort : à ses pieds on aperçoit un crâne. Le Christ a aussi vaincu le mal : le serpent satan est sans vie à ses pieds.

Ce tétramorphe rappelle la vision d’Ézéchiel dans le livre d’Ézéchiel mais aussi celle de Jean dans l’Apocalypse 4, 7-8. En haut au dessus du Christ, le tétramorphe illustrant les 4 évangélistes : L’aigle qui représente Jean, l’homme-ange c’est Matthieu, le taureau devenu boeuf c’est Luc et le Lion c’est Marc. Le tétramorphe se place autour de la représentation du Christ en majesté et résume les quatre plus grands moments de la vie de Jésus : L’aigle pour son ascension dans le ciel symbole de l’âme, L’homme : Dieu s’est incarné, Le taureau, l’animal de sacrifice, Le lion de la tentation dans le désert « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » Pierre 5-8. Le soleil qui se situe tout au dessus et représenté comme une fleur est le symbole du Christ.

Photo©FrédéricBAMBA

Vitrail Les fins dernières

C’est le 4ème grand vitrail haut de 5 mètres « Les fins dernières » rappelle l’espérance chrétienne et l’après-mort dans notre monde. Voici la maquette couleur et le carton d’exécution. On constate déjà une évolution entre la maquette couleur et le carton d’exécution.

Le vitrail des Fins dernières fait référence au premier épître aux Corinthiens : 1Cor 15,54-58 O mort, où est ta victoire ?

Au centre du vitrail nous avons la balance éclairée par le soleil de justice. C’est la main de l’Archange st Michel qui tient la balance. En haut il y a un coeur c’est le symbole de l’amour. en haut à gauche, la main qui bénit.

De part et d’autre du feu les mains levées sont celles des morts qui montent vers le ciel échappant aux flammes de l’enfer.

Le cierge est allumé et les croyants prient pour le repos des âmes.

Tout en bas c’est le lion enchaîné rugissant cherchant qui dévorer.

Photo©FrédéricBAMBA

Rosace Saint André de La Réunion

La rosace représente à la fois La Réunion où les premiers arrivants sont venus en bateau, on y voit aussi sur fond noir et blanc les anciennes armoiries de la ville de Saint André : “Multis gentibus cor unum” (plusieurs races, un seul coeur).

En bas, le coélacanthe, gros poisson réputé à La Réunion.

Merci à Frédéric Bamba qui a envoyé ses superbes photos depuis La Réunion !

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