Lorsqu’il raconte son métier il parle de lumière, de transparence et de couleur. Le soleil tout comme les nuages irisent désormais éternellement l’intérieur des chapelles, des églises et de tout bâtiment où il a exercé ses talents de passeur de lumière. Durant ses soixante deux ans de carrière, Charles Carrère se sert des techniques et des styles comme d’un véhicule pour traverser et défier le temps.
Ses oeuvres sont en France au Pays-Basque nord et dans les Landes ainsi que sous les tropiques, à La Réunion et au Mali. Le plus grand chantier de son oeuvre religieuse de Maître Verrier se trouve sur l’île de La Réunion. Il y a réalisé 70 m2 de vitraux pour l’église de Saint-André dans la commune du même nom. Son oeuvre profane de vitrailliste nous transporte dans des univers très différents de la demeure privée, jusqu’aux lieux publics.
Quant au Mosaïste Charles Carrère, ses oeuvres profanes ornent les façades de maisons et de lieux publics pour en désigner le nom ou pour les colorer de symboles. Ses oeuvres religieuses de Mosaïste se retrouvent à la fois sur les façades des églises mais aussi dans certains cas à l’intérieur comme par exemple à chapelle Saint-Michel Garicoïts à Olhette où l’on peut admirer un chemin de croix réalisé par Charles Carrère.
Si le Maître Verrier et Mosaïste est bien connu, les oeuvres de l’Artiste multi-facettes sont restées plus discrètes. Ce n’est qu’après sa journée de travail qu’il rejoint à l’étage son atelier d’artiste. Il dessine et peint jusque très tard dans la nuit. Ses oeuvres interpellent révélant notamment un ancrage surréaliste. Charles Carrère a toujours gardé jalousement ses peintures et aquarelles dont il n’aimait pas être séparé. Il a fait quelques exceptions pour sa ville natale d’Anglet et même encore en décembre 2020 en vue de l’exposition « Vaste Monde #2 » à la Villa Beatrix Enea à Anglet.
En fin de vie il accepte de se livrer en privé, face caméra, pour expliquer ce qu’il souhaite que l’on transmette sur son travail de Maître Verrier, de Mosaïste et de chercheur plastique. Il désire éviter les interprétations ou les classifications inopportunes.
Il a quitté le monde bien avant l’inauguration de l’exposition qui lui était consacrée au Musée Basque et de l’histoire de Bayonne intitulée « Les Caprices de Charles » et qui a permis au public de découvrir une autre facette du Maître Verrier.
Une citation de son auteur préféré définit bien la philosophie de l’artiste :
« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler, ne mérite ni égards, ni patience » René Char
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