CHARLES CARRÈRELa recherche plastique

Charles Carrère ne cesse de se cultiver durant toute sa vie. Comme il le dit : « Il faut de la nourriture à l’artiste ». Il écoute la radio que ce soit durant son activité de maître verrier ou d’artiste. Il se branche sur France Culture et sur France Musique. Parallèlement il fréquente assidûment les librairies spécialisées et se commande certains ouvrages désireux de parfaire ses connaissances. C’est après la guerre qu’il découvre les revues d’Art comme Labyrinthe, l’Oeil et Traits pour ne citer qu’eux.

Photos©JanieC

Dès lors, ses recherches prennent immédiatement un autre virage. Il teste, étudie les manières d’expression de l’Art pictural. C’est ainsi qu’à titre d’exercice, il imite, copie puis cherche pour trouver son style.

LES DÉTOURNEMENTS

Charles Carrère dessine beaucoup et avec talent. Il cherche sans cesse de nouveaux sujets à explorer dans ses dessins. Il avait vu l’oeuvre de Brueghel l’Ancien « Le Pays de Cocagne » et aimait le style du Maître. Dès lors, il s’amuse à détourner un détail du tableau pour en faire une « oeuvre Carrère ».

Toile « Le Pays de Cocagne » oeuvre de Pieter Brueghel l’Ancien
photo©The Yorck Project (2002) – commonswikipedia.org

Dans ce tableau conservé au Alte Pinakotek Museum de Munich, on aperçoit un paysan, un soldat et un érudit allongés pour la digestion. C’est en effet l’abondance on voit même que des galettes poussent sur le toit. Et puis entre le paysan et l’érudit on aperçoit un oeuf…. c’est un tout petit détail…

Charles Carrère choisit ce détail qu’il va copier en le dessinant à sa façon sous un autre angle et il en fait le sujet principal de son dessin : Étonnement au poulailler

« Étonnement au poulailler » une oeuvre de ©CharlesCarrère
Photo©GilbertLassalle


L’artiste va beaucoup travailler son dessin et jouera de détournements avec Goya, Bosch, Dürer les grands Maîtres qu’il admire.
La rédaction de Focus permettra de mettre en avant une oeuvre de l’artiste et de l’expliquer en détail

LES COLLAGES

La première technique qui le surprend ce sont les collages lorsqu’il découvre ceux de Braque et de Picasso. Il commence alors des collections de tout ce qui pourrait lui servir. Il garde les revues publicitaires qu’il trouve dans sa boîte aux lettres, s’achète des gâteaux à la pâtisserie pour en conserver les papiers dentelles. Il découpe aussi les photos des magazines et stocke les matières qu’il pense utiles.

Charles Carrère définit ainsi son travail de recherche : « Je commence par créer un fond peint à la gouache ou à l’aquarelle et qui va servir de base. Ensuite, les collages c’est un amalgame d’éléments différents qui, disposés d’une certaine façon, vont créer du volume, des perspectives. On peut dire si l’on veut que je crée un effet 3D ».

Voici deux oeuvres : à gauche Charles Carrère rend hommage à Pablo de Sarasate violoniste et compositeur basque originaire de Iruña (Pampelune) et à droite c’est Icare personnage de la mythologie grecque, fils de Dédale, qui vola trop près du soleil qui fit fondre ses plumes collées à la cire. Charles Carrère définit le regard d’Icare comme désespéré car conscient de sa chute et de son issue.

Sarasate ©CharlesCarrère
Photo©JanieC
Icare ©CharlesCarrère
Photo©JanieC

Voici « Huître » et « Bouquet » deux autres oeuvres. Charles Carrère aimait bien son bouquet car, disait-il, on voit l’effet tridimensionnel du tableau. Pour l’huître c’est l’oeil humain qui crée un effet étrange. Le choix de la dentelle de pâtisserie n’est pas anodin. L’artiste explique que c’est pour mettre en exergue que l’huître est un élément raffiné. Et l’oeil est présent pour surveiller qui va la manger.

Huître ©CharlesCarrère
Photo©JanieC
Bouquet ©CharlesCarrère
Photo©JanieC

LE REGARD, L’AXE PRINCIPAL DE LA RECHERCHE

Les tiroirs de Charles Carrère débordent de photos. Et notamment quelques unes qui semblent étranges… comme par exemple les photos de torchons de cuisine. Et puis si on cherche dans ses oeuvres, on finit par comprendre. Charles Carrère disait : je jette le torchon et puis je regarde comment il s’est mis en tombant. Et si ça me plaît, je le photographie parce que je sais que je l’utiliserai un jour…. En voici un exemple avec ce collage : « Trois regards sur un garde-manger »

Photo d’un torchon de vaisselle et « Trois regards sur un garde-manger » collage de ©CharlesCarrère
Photos©GilbertLassalle

D’autres photos restent au stade d’énigmes mais l’inventaire de son travail permettra sans aucun doute de lever le mystère. Il y a des photos de gants disposés d’une certaine façon les doigts en l’air, des photos de chaussures etc… Lorsque les photos auront révélé leur usage par Charles Carrère, un Focus sera consacré à ce sujet.

RECHERCHE SUR LES DILUTIONS

Charles Carrère élargit ses techniques de peinture en jouant avec des dilutions, des coulées, des papiers mouillés, des éclaboussures d’eau, des gouttes déposées pour créer un effet avec parfois l’ajout d’encre superposée à la gouache aquarellée. Ci-dessous, un portrait de la maman de l’artiste. Charles Carrère a mouillé le papier avant de créer le fond mais par après il a joué avec la quantité de peinture. Parfois il a fallu souffler un peu sur le dessin ou simplement pencher le papier pour accentuer le mouvement de dilution.

Ma Mère oeuvre de ©CharlesCarrère
Photo©JanieC


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