Le Maître Verrier
Charles Carrère entre en observation chez Jean Lesquibe Maître Verrier installé à Anglet en 1945 puis officiellement 1 an plus tard comme apprenti. Il attendra plus de 30 ans avant de se décider de se lancer seul dans son activité.
C’est en 1977 qu’il s’installe à Anglet à Bellite dans la ferme familiale. Son atelier d’artisan occupe le rez-de-chaussée.
Les premières commandes concernent surtout des vitraux d’églises : des créations mais aussi des restaurations. Par la suite il colore et illumine de ses oeuvres des demeures, depuis la maison modeste jusqu’au château en passant par certains lieux publics.
L’oeuvre profane du Maître Verrier révèle le savoir-faire d’un artiste dans des domaines très différents : la représentation de la nature, des créations à partir de fables et même parfois des blasons faisant appel à la science de l’héraldique.
Charles Carrère aborde tous les styles. Mais le Maître Verrier est aussi très attiré par l’esthétisme médiéval qu’il se plait à interpréter à sa façon.
Il choisit d’installer dans son atelier d’artiste à l’étage, un vitrail avec des animaux fantastiques tels qu’on les trouve dans les bestiaires de l’époque médiévale. Il crée une porte dans la verrière de son habitation privée qu’il garnit de symboles de cette époque.
L’oeuvre religieuse du Maître Verrier est très présente dans les églises du Pays Basque, des Landes et bien au-delà. Sa culture religieuse lui a été inculquée dès l’enfance lors de sa scolarité chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Bayonne.
Ses vitraux affichent des symboliques fortes aux références bibliques pointues mais aussi des éléments issus de la culture locale.
À 93 ans il citait encore de mémoire des passages entiers de la bible pour expliquer ses illustrations. Il était aussi souvent consulté par des prêtres qui connaissaient sa culture religieuse et qui souhaitaient en savoir plus sur les vitraux de la paroisse qu’ils venaient d’intégrer.
La création d’un vitrail
La première étape consiste à établir sur place et avec précision, le relevé des mesures de la fenêtre qui doit recevoir le vitrail. Charles Carrère a conservé un bon nombre de ses maquettes à l’échelle 1/10e. La maquette est évidemment réalisée en couleur. Elle est très utile pour expliquer l’idée au client qui peut ainsi donner son avis et ensuite marquer son accord.
Une fois l’accord du client obtenu et signé, Charles Carrère commence le travail de fabrication du vitrail. C’est alors qu’il reproduit le dessin du vitrail mais à l’échelle 1/1 c’est-à-dire en taille réelle. Il va définir les endroits de découpe puis il reproduit le dessin sur un calque avec des numéros et leur position exacte. Ensuite le Maître verrier va choisir les verres selon les couleurs de sa maquette.
Puis il va créer des calibres à partir du calque afin de couper les verres à la bonne dimension et forme. Il coupe chaque morceau de façon très précise. S’il y a un dessin à ajouter sur le verre, il le peint avec de la grisaille. Ensuite il faut cuire le morceau de verre peint pour fixer la grisaille. Enfin le sertissage c’est l’assemblage des pièces de verre avec des baguettes de plomb. Les intersections seront soudées à l’étain. Le réseau de plomb est ensuite rendu étanche par masticage. Un Focus sera rédigé prochainement avec des explications en images pour bien comprendre le processus.
Le vitrail en dalles de verre
Pour un vitrail en dalle de verre Charles Carrère joue avec les épaisseurs et sculpte le verre. Car les dalles se composent de pièces de verre épaisses de 2 cm environ, pouvant être façonnées à la marteline. L’assemblage se fait avec un mélange ciment-sable selon sa recette secrète.
Les Focus offrent régulièrement des articles avec l’analyse d’une oeuvre. Ces focus pourront aussi bien concerner les vitraux que les mosaïques ou les dessins, peintures et collages de l’artiste.
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